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Billets, s'il vous plaît.
Nous avons évoqué récemment (Productions personnelles/ Partage de vidéos etc/ Témoignages sur les trains de nuit) la billetterie d'avant l'informatisation.
Voici quelques échantillons tirés de ma collection. En n'oubliant pas qu'à l'époque, les billets étaient également collectés à la sortie des gares, (sauf en Suisse et en Italie où, oh bonheur du ferrovipathe, l'accès aux quais était tout à fait libre). En Belgique, las agents préposés à cette tâche portaient le nom de "récoleurs")
Successivement: le Nord, un retour de Saint Vallier, et quelques échantillons italiens (dont un surclassement délivré à bord pour le trajet Rome-Bologne du billet Rome-Ravenne: le train était bondé) et belges (imprimés à l'aide d'un machine "Schuster" dans laquelle on glissait des poncifs en métal estampé: d'où, par économie, les destinations multiples, éventuellement surchargées à la main lorsqu'il n'existait pas de poncif correspondant.
Fichiers téléversés :
Bel échantillon Jean-Pierre. Avec le temps qui passe j’avais oublié le format des petits billets qu’on compostait en gare.
A une époque, il y avait même des tiquets de quai. Bon ok, c’était hier 😉
J'ai retrouvé le code des trous que laissaient les poinçons en France:
- carré = contrôle d'accès aux quais (avant le compostage, introduit, si je me souviens bien en 1978)
- trèfle = contrôle de route (les "KRU's") région Est
- rond: idem, Nord
- losange: id Ouest
- croissant de lune: id. Sud-Ouest
- étoile à cinq branches: id. Sud-Est
- cœur: id Méditerranée
En Belgique, le contrôle d'accès aux quais était également un trou carré, le contrôle de route un rectangle horizontal. Mais les contrôleurs de route ("Gardes", "Chefs-gardes" et "Chefs-gardes contrôleurs" en terminologie locale de l'époque) y avaient été pourvus de pinces imprimantes (identiques à celles en usage en Allemagne, mais avec un sigle (B) au lieu de [DB]) dès la fin des années 60.
Il me semble que ça se fait encore, en voici un trouvé à Paimpol, il y a quelques années...
Fichiers téléversés :
Les billets en cartons préimprimés sont à ce qu'on appelle le format Edmondson, de son prénom Thomas, britannique qui a inventé ce système normalisé.
Les origines et destinations ainsi que le prix, tarif, et numéro, sont imprimés à l'avance par la compagnie exploitante, approvisionnés dans les gares selon leurs commandes, par paquets de 25, 50 ou 100, de souvenir que j'ai de l'étude sur ce sujet. Il y avait deux petits trous côte à côte au milieu, qui permettaient de passer un fil du paquet et qui au final était plombé. A charge pour la gare réceptionnaire de contrôler ce plombage et d'enregistrer tout ceci dans un carnet spécial.
Il y avait des meubles pour ranger tout ça, celui affecté à la distribution au guichet qu'on appelait casier. Ces billets n'étant que pour une ou plusieurs destinations (quand il y en avait plusieurs, c'est que la distance était la même pour chaque gare imprimée, on biffait celle qui ne faisait pas l'objet de la vente) étaient désignés "billets fixes du casier".
Il y avait ensuite des billets pour les destinations qui n'étaient pas vendues régulièrement, et qu'on appelait "billets passe partout". Seul le nom de la gare de départ détentrice était imprimé, il y avait ensuite un ensemble de traits où l'agent écrivait le nom de celle d'arrivée.
Avec le temps, ces billets ont abandonné le format Edmondson pour celui qu'on a connu ensuite et qui perdure encore avec les billets cartonnés qui subsistent pour quelques temps. C'était ceux de couleur verte comme sur la deuxième photo de Jean-Pierre, modèle 120-4. J'en ai des souches chez moi, avec une vue ci-dessous. A noter qu'il s'agit d'un billet pour faire Puybrun - Bretenoux, il y avait donc forcément des billets fixes pour cette destination puisque ce sont les deux gares voisines, mais il y a ici deux personnes avec 30 % de réduction (sans doute famille nombreuse), donc il ne devait pas y avoir ce type de billet au casier. L'agent n'avait donc pas le choix et devait établir un passe partout 120-4.
En photo également, un billet fixe Tulle - Treignac du POC, avec au verso l'empreinte du composteur (pas celui automatique orange, mais l'ancien au guichet), puis deux autres du chemin de fer de St-Victor-Thizy à Cours et du CFD Vivarais. A chaque fois, il y a les petits trous du plombage, et pour les deux derniers, on voit que le prix a été modifié manuellement, ce qui se faisait lors des augmentations.
Fichiers téléversés :
Citation de Raphaël le 22 mai 2025, 15 h 23 minIl me semble que ça se fait encore, en voici un trouvé à Paimpol, il y a quelques années...
Je pensais à un billet établi dans le train, car j'imagine que les contrôleurs sont du RB, mais c'est au départ de Paimpol, donc c'est établi en gare normalement. Pourtant, ça ressemble à un billet fait à bord d'un train, ce qui est possible si c'est quelqu'un qui n'avait pas son billet au départ et a régularisé.
Ca ne nous rajeunit pas ...
Sans aucun doute, ça doit te rappeler des souvenirs Jean-Marc, je parle d'un point de vue professionnel, enfin au moins pour l'examen, car vu que tu étais en triage, tu n'as pas dû vendre, ou en formation peut-être ?
Citation de Raphaël le 22 mai 2025, 15 h 23 minIl me semble que ça se fait encore, en voici un trouvé à Paimpol, il y a quelques années...
Breizhgo c'est de l'autobus
Pas que Alain, le réseau TER des trains, c'est aussi Breizhgo.
A un moment j'ai quand même pensé à un billet d'autocar, car chez nous, c'est ce qui se fait en matière de billet pour ce mode de transport, mais là, c'est du Paimpol - Guingamp, et il n'y a que les trains.
Autant pour moi. Ça me fait quand même penser à un billet autocar, peut-être une substitution momentanée : https://actu.fr/bretagne/guingamp_22070/autour-de-guingamp-dou-vient-cette-odeur-de-brule-et-ce-brouillard-epais_52557782.html
Oui, je suis d'accord sur ça, on dirait un billet fait dans un car, alors sur un service de travaux c'est fort probable. Je pense que tu as raison Alain. De toute façon, cela n'a pas été fait en gare, même si c'est la règle lorsqu'il y en a une, mais on ne connaît pas les conditions du moment.
Citation de Jean-Philippe le 23 mai 2025, 5 h 43 minSans aucun doute, ça doit te rappeler des souvenirs Jean-Marc, je parle d'un point de vue professionnel, enfin au moins pour l'examen, car vu que tu étais en triage, tu n'as pas dû vendre, ou en formation peut-être ?
En tant qu'AMV puis AMVP (Agent MouVement et Principal) à la réserve, on faisait des remplacements aux guichets d'Achères Ville ou Gd Cormier. Jusqu'en 80, je faisait de la vente assez régulièrement.
La nuit au PRS d'Achères Ville, on tenait aussi le guichet jusqu'au dernier train. En dehors du dimanche soir avec les trouffions, c'était pénard.
Ah d'accord, j'avais oublié cette partie de ta carrière que tu avais pourtant dû relater. En effet, tu as vendu suffisamment pour avoir vécu les difficultés de cette activité à l'époque.
J'avais une amie qui travaillait sur le B.A, et quand elle remplissait les bordereaux de fin de séance, je me demandais comment elle faisait, je n'y ai jamais rien compris ! J'en ai chez moi, qui sont restés sur place à la fermeture, il faut que je les ressorte pour examiner ça plus en détail.
La discussion sur les billets avaient commencé dans le sujet des trains de nuit, où Jean-Marc avait évoqué les documents à la disposition des agents pour établir les billets. Il a parlé des barèmes A, B et C.
A, c'est le distancier, avec la liste des gares et points d'arrêt, qui permettait de calculer les distances, B, le barème des prix, et C le tableau des cartes. Je n'ai pas de barème B, en revanche j'ai les deux autres, vus ci-dessous.
Fichiers téléversés :
Un souvenir à propos du "tableau C".
Il y a bien longtemps, retour de Grenoble à Paris en famille, à 4. Lors du contrôle, le KRU s'aperçoit que le coupon "retour" Grenoble- Feignies Frontière d'un des quatre billets (C'étaient des billets TCV à coupons multiples réunis sous une couverture) manque. Il avait été arraché par erreur lors du contrôle de sortie à Grenoble à l'aller. et le contrôle d'accès au quai au retour n'avait rien remarqué (Décidément, on n'était pas très attentif à Grenoble) Etablissement d'un nouveau billet sans difficultés, la bonne foi n'étant pas soupçonnée. Je me rappelle très bien le KRU se tournant vers le couloir et interpellant son collègue "Dis (prénom), tu peux me passer ton tableau C ?".
La demande de remboursement que mes parents introduisirent fut honorée: le coupon détaché par erreur fut effectivement retrouvé, soigneusement archivé. C'était sérieux, la SNCF!
Ah oui, intéressante anecdote !
On peut voir dans les documents que j'ai mis en photo, que le tableau A des distances est indiqué au "format réduit", soit le A5, contrairement à mon tableau C qui est au A4.
Le format réduit, c'était pour les contrôleurs. Le tableau C devait aussi être édité à ce format.
A noter que pour les Chaix, c'était le même pour tout le monde, pareil pour les indicateurs, puis ils ont fini par avoir un format réduit pour les contrôleurs, jusqu'à ce que ne subsiste que ce dernier avant l'extinction définitive de ce document !
Citation de Jean-Philippe le 22 mai 2025, 19 h 31 min
Les origines et destinations ainsi que le prix, tarif, et numéro, sont imprimés à l'avance par la compagnie exploitante, approvisionnés dans les gares selon leurs commandes, par paquets de 25, 50 ou 100, de souvenir que j'ai de l'étude sur ce sujet. Il y avait deux petits trous côte à côte au milieu, qui permettaient de passer un fil du paquet et qui au final était plombé. A charge pour la gare réceptionnaire de contrôler ce plombage et d'enregistrer tout ceci dans un carnet spécial.
Deux exemples de paquets de 100 billets. Lorsque le tout jeune C.F.B.S. prit possession de la gare du Crotoy, en 1970, nous retrouvâmes des monceaux de paquets de billets inutilisés dans des caisses entreposées dans la halle marchandises. Les chiffres 2-52 et 1-50 à côté du prix correspondent, je pense à la date d'impression (février 1952 et janvier 1950 respectivement), et donc du tarif correspondant. Les billets de 2ème classe (il y en avait 3 à l'époque) étaient verts. Cela ne se voit pas trop sur la photo, car la couleur du premier billet est passée. Les plombages portent, en tout petit "SNCF".
En guise de clin d'œil, une publicité parue dans la RGCF de Septembre-Octobre 1940 pour un ouvrage on ne peut plus spécialisé! 931 pages et 771 figures à propos des billets voyageurs, il faut le faire. Lionel Wiener était un ingénieur belge (1879-1940) qui participait à la gestion d'entreprise ferroviaires à capitaux belges dans plusieurs pays, Bulgarie et Egypte notamment. Auteur prolixe (il écrivit même des pièces de théâtre) il a notamment écrit un traîté magistral sur les locomotives à vapeur articulées. Ecrit en anglais ("Articulated locomotives"), ce qui lui valut une réédition dans les années 1970 par l'éditeur américain Kalmbach, les Mallet étant populaires aux USA.
Fichiers téléversés :
Merci pour tout ces documents Jean-Pierre.
Je n'avais jamais vu de billets avec les mentions chiffrées que tu indiques. C'est en effet sûrement celle de la date d'impression, le prix correspondant à celle-ci. Il faut dire que ce sont des billets communs S.E/SNCF, c'était peut-être une pratique de la S.E ?
Le fréquentation du forum émoustille la curiosité....
J'ai remué mes cellules grises (enfin, celles qui surnagent) et me suis souvenu qu'étaient reproduits des exemplaires de billets anciens dans Les Trains de Voyageurs en rames tractées 1938-1972 de Didier Leroy e.t Pierre - Y. Toussirot (Tome XXVII de la collection Images de Trains éditée par la Vie du Rail).
Eureka: Les billets présentés comme émis à la fin des années 1940/début des années 1950 portent ces mentions. Donc l'usage aurait été généralisé en cette période.