Quand la voie tombe à l’eau

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Quand la voie tombe à l’eau

Le cinq novembre 1994, après que des pluies diluviennes se furent abattues sur le Massif-Central, la rivière Alagnon était en crue. Une crue exceptionnelle !

Ainsi, au PK 372,700, le mur de soutènement céda sous la violence des flots et une partie du remblai fut emportée. La voie se retrouva alors suspendue dans le vide.

Quand le train 57948, reliant Aurillac à Clermont-Ferrand et conduit par Monsieur Vialor, mécanicien au dépôt d’Aurillac, se présenta vers 7h du matin, ce n’est que grâce aux réflexes et au sang froid de ce dernier que le pire fut évité. Le premier autorail du convoi se retrouva alors suspendu au-dessus des flots, retenu uniquement par l’attelage le reliant au deuxième autorail.

– Informations et correspondance : ce déraillement de 2 autorails X2911 et X2914 accouplés (train 5748) s´est produit le samedi 5 novembre à 7H sur la ligne Neussargues Massiac. Les rails, sous le tunnel en courbe de Volclair, ont du être démontés, afin que la grue venue d´Issoire puisse passer. Le trafic pu reprendre dès le 17 décembre. Le coût des travaux a été de l’ordre de 10 millions de francs (source « Voie Ferrée Magasine » N°87). – Editeur: Cette série complète de 9 cartes-photo a été tirée en seulement 40 exemplaires numérotés par le photographe éditeur Jean Luc Meyronneinc de Paulhaguet (43230).
« Le 57948 Aurillac/Clermont du 5 novembre 1994 arrêté au PK372,700 entre les gares de Ferrières-Saint-Mary et de Molompize, suite au glissement d’une partie de la voie ferrée dans l’Alagnon. Conducteur : M. R. Vialor du dépôt d’Aurillac. Photos prises le 7 novembre 1994. © Archives départementales du Cantal – Fonds Jacques Benaben. [url=http://archives.cantal.fr/ark:/16075/a011449502575YA4XfC]Cote 52 NUM 279-292[/url]

Par la suite il fallut acheminer une grue routière de Massiac au lieu de relevage et cela ne fut pas une mince affaire. Il fallut même déboulonner les rails pour la traversée d’un tunnel. Cette dernière arriva sur place, après avoir franchie tous ces obstacles, le douze novembre.

Quelques heures après, l’autorail était sorti de son mauvais pas, mais la voie et surtout le remblais, étaient à reconstruire.

Le travail de sape de la rivière avait creusé dans de nombreux soubassements des ouvrages. Il a donc fallu commencer par détourner le lit de la rivière pour dégager les zones de travail, mais aussi créer des accès pour arriver aux différents chantiers.

Après seulement un mois, la circulation des trains pouvaient reprendre sur la ligne d’Arvant à Aurillac.

Retrouvez le reportage de cette formidable aventure ici :

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24 réponses sur “Quand la voie tombe à l’eau”

  1. Bonjour Franck . Merci pour ce beau travail de votre part de nous faire connaitre cette remise en état . Qu’en serait-il de nos jours ! Bravo à tous ces cheminots de l’ombre qui oeuvrent à la mauvaise saison pour que le service soit assuré ( je pense à vos vidéos sur l’hiver récent ) . J’éspère que vos vidéos seront vues par nos « dirigeants » plus aptes de la calculette que du service public . Salutations respectueuses .

    1. Bonsoir Patrice,
      Merci pour votre commentaire.
      Il faut souligner que c’est le travail de tous les compagnons pour vous proposer la meilleure qualité possible mais également le plus inédit.
      Il y a d’autres projets en préparation tout aussi intéressant.
      À bientôt,
      Franck.

  2. Et quel challenge ! Pas une mince affaire ce chantier, à tout les niveaux les décisions ont été bonnes et la mise en application des travaux remarquable, ils sont forts les gars autant que le mécanicien qui a eu les bons réflexes . Remarquable aussi le montage du film, bravo Franck.

    1. Bonsoir Thierry,
      Merci ! C’est la force de la compagnie. Le générique est à mettre au profits de notre Compagnon Alain ALTR.
      Après c’est surtout un travail de remise en état et au goût du jour, même si j’ai essayé de garder un petit effet d’après guerre.
      Franck.

    1. Bonsoir Gérard,

      On l’a quand même échappé bel parce que si ils étaient tombé dans l’eau gelé, en plus de la chute on aurait eu des noyés. Je me dis aussi que si la voie avait était armé avec des traverses bétons les rails n’auraient peut-être pas tenu.
      Enfin, c’est collector maintenant.
      Franck.

  3. Bravo Franck
    Pas facile de faire revivre le passé 30 ans plus tard .
    Un bel hommage aux professionnels du rail avec clin d’œil aux productions cinématographique de la SNCF d’après guerre dans la verve de la l’épopée de la reconstruction .
    Bravo aussi pour le ton et ta capacité à partager les émotions
    Je n’avais jamais assisté a un relevage et bien bravo pour tous les acteurs de cette entreprise .
    Les X 2800 c’était du solide ?
    Une époque ou le service public fonctionnait encore.
    Merci pour toutes tes productions
    François

    1. Bonsoir Francois,
      À cet époque le mot d’ordre c’était de faire rouler les trains, même si les cadre commençaient déjà à parler du coût. On voit qu’il y avait les moyens et qu’on savait les mette en œuvre.
      Merci pour vos compliments,
      Franck.

    1. Bonsoir Dominique,
      C’est cela, une annexe. Didier Chateau a publié pas mal d’annexe, mais toutes ne peuvent pas être mis en film. C’est une chance d’avoir ces images. Bon la qualité est d’époque, mais ça a de la valeur.
      Merci.
      Franck.

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