De Lyon Perrache à Avignon en CC6500

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Pour continuer dans la magnifique lignée photographique proposée par notre Compagnon Benjamin Durand sur le forum, voilà une petite vidéo cabine que j’avais déjà publiée sur YouTube, mais pas dans sa version originale.

Cette vidéo à été filmée et montée par mon père. Nous sommes en 2006 et c’est bientôt la fin des CC 6500. Pour ma part, c’est la dernière fois que je sortais une loc de la rotonde de la Mouche. Peut-être même une des dernières fois aux commandes de cette machine que j’affectionnais beaucoup.

A ce moment là j’étais jeune, fier et jamais je n’aurais imaginé que tout allait disparaître.

Nous étions tous fiers. On pensait détenir un monopole, faire évoluer les choses par nos actes. Puis les premières machines des entreprises privées sont venues se garer dans la rotonde. Les 6500 étaient parties, comme tant d’autres. Il fallait faire de la place.

C’était aussi l’époque des premiers sabotages. On n’en parle pas encore parce que c’est peu d’actualité, mais cela viendra un jour. Un vigile fut d’ailleurs dépêché sur place pour garder les locs la nuit.

Puis la Mouche a fermé. Combien de nuits « froid » ai-je passées ici, à démarrer les Diesel toutes les deux heures. Combien de cours dans ses salles annexes, de nuits de réserves et d’heures aux commandes de ces belles.

Dans l’optique de revivre un peu le fonctionnement de ces machines, je suis en train de redessiner en détail une CC6500 et ainsi vous en faire profiter via diverses animations.

39 réponses sur “De Lyon Perrache à Avignon en CC6500”

  1. Beaucoup de souvenirs et de nostalgie dans les différents commentaires, que ce soit pour ceux qui ont vécu ces engins de l’intérieur, où ceux qui vibraient en les voyant.

    Malheureusement, la fin des CC6500, ça correspond au moment où la boîte a tout flingué, disons le fret, et tout s’est cassé la figure.

    Franck parle des trains supprimés plus vite que leur ombre, effectivement, des aberrations pour les acheminements, on en vivait tous les jours, avec des trains calés partout, des suppressions, des mensonges aux clients, bref la totale.

    Les « nouvelles organisations » fret étaient catastrophiques, car on ne savait jamais quand elles étaient mises en place, ça perdurait parfois avec les anciennes, et surtout le réseau des gares n’avait pas compris de suite, que le fret allait être une activité de spécialistes dont elles allaient être écartées.

    On a fait notre boulot jusqu’au bout, car étant bien éduqué, on voulait honorer notre salaire et faire rouler des trains pour faire du chemin de fer et servir les gens qui nous faisaient encore confiance.

    Finalement, je me suis rendu compte que ceux qui glandaient avaient le vent en poupe, donc personnellement j’ai levé le pied en faisant le minimum.

    Désolé pour ce commentaire qui fait un petit peu hors-sujet, mais il est vrai que les CC6500, c’était la pleine activité, et leur retrait correspond à la dégringolade qu’on a mal vécu.

    Arrivé sur Paris-Toulouse en 1995, je les revois en tête des voyageurs avec même les fourgons postaux. Ces derniers ont été les premiers à dégager, et la poste a foutu un coup de pelle sur ces centres de tri près des gares, où au mieux les a fermés (Auster, Brive, Châteauroux).

    1. Bonjour Jean-Philippe,
      Je n’avais pas vu ton commentaire.
      C’est vrai , tu as raison. La fin des 6500 coïncide avec la fin du chemin de fer. Je dirais même qu’elles ont été les premières victimes de cette éradication. Elles ont été sacrifié pour l’exemple, une façon de dire :  » Vous voyez ce qu’on peut faire au fleuron des locomotives alors imaginez ce qu’on va faire du reste ! « 

  2. Bonjour, merci Franck pour se partage, je ressens beaucoup d’émotions de ta part et de tout les mécaniciens, vous avez tous surement vécu une belle époque sncf qui n’est plus ! Il y a peut de temps j’étai à Marguerittes prés de Nîmes en famille et j’ai pu discuté avec Jean-Marie le voisin qui m’a connu « petitou » (lui même qui m’a fait visité le dépôt Nîmes à l’époque) et on a discuté de son métier de mécanicien et il en ressortait beaucoup d’émotions dans son partage lui aussi et que d’anecdotes rigolotent !

    1. Bonjour Thierry,
      J’ai bien connu le dépôt de Nîmes. Pendant les repos j’allais à la piscine qui se trouve juste à côté. C’était un des tout premier foyer moderne avec de grands lits et bien insonorisé.
      C’est ici aussi où j’ai vu le déclin le plus rapide. Les trains de fret étaient supprimés à une vitesse que les gars de la « feuille » n’arrivaient plus à suivre. On arrivait avec la Loc sur le triage pour ce rendre compte que notre train était supprimé.
      J’ai fait un sacré nombre de fois le trajet à pied du dépôt à la gare où nous avions encore des relèves.
      Une fois j’attendais un messagerie pour me rapatrier en direction de Sibelin. Je m’étais dit que je demanderais au collègue si il voulait que le remplace plutôt qu’on face le voyage à deux et c’est ce qui ce passa. Ce n’est qu’une fois en route que je me suis rendu compte que le train empruntait le rac en direction d’Avignon pour prendre la rive gauche et je n’étais pas autorisé pour la ligne entre Nîmes et Avignon ! Il était trop tard et j’ai donc assuré le train sur une ligne inconnue jusqu’à ce que je reprenne la rive gauche.. En cas d’accident j’aurais sûrement été descendu de machine…

      1. ouf ! en effet, heureusement tout c’est bien passé. Actuellement le grand complexe de Nîmes qui commence à Nimes jusqu’à Grezzan que je connais très bien parait à l’abandon voir même sale, beaucoup d’herbes folles un peut partout, plus de frets interminables le long des voies de services, des zones entières complètement déférée ou était stockée les wagons citernes ect … on voit bien la dégradation, comme Jean Marie me le disait une page est tournée … mais je pense qu’il faut garder espoir ils vont bien ce rendre compte que le fret sera indispensable pour soulager les routes de tout ces camions, il faut retrouver un équilibre … encore merci et a bientôt

  3. Bonsoir
    Cela fait plaisir de voir une CC6500.
    Avec la CC72000 pour moi c’est les 2 Plus belles machines!
    Je les ai connu il y à un peu plus que 50 ans si ma mémoire est bonne.
    Merci à « Paul Arzen ?  » pour la décoration de ces 2 machines puissantes.

    1. Bonjour

      Oui ces deux machines avaient un design très caractéristique et élégant cependant. Pour la 72000 on peut aussi ajouter le bruit très typé du turbocompresseur au démarrage.

      N’oublions pas aussi les cc40100, et leurs jumelles belges série 18, machines sans doute fragiles surtout en fin de vie mais extraordinairement en avance sur leur temps et qui m’ont permis de faire Paris Bruxelles a/r toutes les semaines pendant 6 mois au début de ma vie professionnelle. Mon plus grand regret a été de ne pas avoir pu faire un accompagnement cabine dans ce matériel.

      En termes de longueur je me demande si les 40100 étaient plus grandes ou non que les 6500.

  4. Merci Franck ! Que de souvenirs sur cette ligne Dijon Avignon mais sur des 8100 ! Tiens, j’ai un coup de nostalgie. j’ai le visage de mon mécanicien qui me revient en tête. Les 6500 sautaient pas mal aussi, peut-être un peu moins que les 8100 ?

    1. Bonjour Xavier,
      Ah oui, je connais bien la ligne de la Bresse en 8100. Les mécanos avaient obtenu une limite maximal de kilomètres par train en tête de ces machines. Je ne pense pas que les 8100 balançaient plus que les 6500. Les 6500 balançaient beaucoup du fait de leur poids mais elles étaient malgré tout plus confortables.
      Les 8100 étaient inconfortables du fait de la cabine petite et du cerclo qui n’était pas en face du siège ! 🙂 Bon, je ne parle pas du chauffage et des secousses seiche dans les buttées.
      Les 6500 elles balançaient mollement par rapport aux 8100.
      Par contre l’hiver t’avais intérêt à mettre le chauffage dans la cabine un moment avant sinon elles étaient impossible à chauffer car plein de courant d’air.

  5. Merci Franck pour ce témoignage familial de l’intérieur avec les coulisses des dépôts que l’on ne voit jamais pour nous qui ne somment pas cheminots . Les gestes du métiers ( passage des crans de shuntage, la posture dos courbé pour téléphoner sur le téléphone de quai ?), l’ambiance sonore et les trépidations de la machine ( cela devait secouer pas mal surtout sur les lignes à 200 c’est émouvant.
    Encore merci et j’attends de te les voir expliquer leur fonctionnement dans les vidéos dont tu as le secret .
    François

    1. Bonjour François,
      Le dos courbé…. 🙂
      Pour la petit histoire j’étais déjà un peu dépité car la dégringolade avait commencé. Au départ nous partions de Lyon pour arriver et dormir à Avignon. Ensuite on reprenait notre rame le soir pour rentrer à Lyon. Quand ils ont commencé à « dégraisser » à la Mouche ils ont fait comme ils font toujours, ils ont pourris les journées de roulements pour inciter les mécanos à partir. Du coup nous faisions seulement l’aller puis il fallait prendre une navette pour rentrer en TGV ( en voyageur) + métro. Le métier était déjà moins passionnant dans ces conditions. Et puis dans ma tête j’étais déjà parti car je savais que ma demande de mutation pour Aurillac été accepté. Ce n’était pas vraiment un choix, mais mon gamin était malade. D’un côté j’étais contant de partir, d’un autre j’étais triste de quitté mes machines et mon boulot, même si je savais que cela allait disparaître un jour.
      Je vais tout vous expliquer de leur fonctionnement, j’ai pratiquement dessiné toutes les pièces en détail ! 🙂
      Merci François.
      Franck.

  6. Ce sont ces machines qui ont fait pétiller mes yeux de gamins lorsque je prenais  » Le Capitole  » à Brive pour monter à Paris, ou je ne quittais pas la gare sans rester un moment à la regarder…en gros jusqu’ à ce qu’elle soit dételée de la rame et mise au repos. Rien que le bruit de ta rentrée au dépot d’ Avignon alors que tu roules à basse vitesse, résonne bien . Je comprends certains conducteur qui disent que ces machines étaient vivantes, car dans le film cela se ressent.

    1. À peut près la même, quand j’étais gamin/ado, à Cahors dans le lot dans les années 80-90, j’étais émerveillé par le Capitole pour se rendre à Toulouse en 1 heure !
      Ce train avait un tel cachet, la classe, etc …, un tel confort comparé aux vieux compartiments verts-kaki.
      Et le look surprenant de cette loco au nez cassé.
      .
      J’voudrais pas passer pour un vieux con, mais y’a quand même des trucs qu’ils étaient mieux avant ! 😉

      Salut & Fraternité

      1. oh oui, elle nous parlait la 6500. Déjà à l’arrêt avec le bruit du convertisseur se réveillant dès la fermeture du DJ agrémenté du « tic tac, meuhhhhh du tachro » 😉
        Le plus impressionnant pour moi c’était le rugissement des ventilateurs du rhéostat au démarrage, si t’approchais des 1200 A après le décollage. et çà chauffait !!
        Ensuite venait le ronron de ses réducteurs. unique çà.
        On sentait qu’il y avait de la puissance dans la bête.
        Aucune autre machine n’avait des bruits aussi caractéristiques. Juste le compresseur qu’on pouvait confondre avec celui des 25500.

    1. Bonsoir Yves,
      Comme je le disais à Benjamin, ce n’était pas destiné au publique au départ. Mon père a filmé pas mal de fois mais à l’époque il n’avait pas la qualité qu’on a aujourd’hui et puis c’est lui qui avait fait le montage, mais pour moi c’est un souvenir très attachant. J’aimerais tant pouvoir vous faire ressentir ce que c’était qu’être au manche de ces locs.

  7. Merci Franck de nous faire partager ce film d’archive historique maintenant. J’ai bien aimé l’ambiance globale et surtout sonore, çà me rappel des souvenirs … Heureusement que quelques unes de ces belles juments ont été préservées.

    1. Merci Benjamin mais c’est de ta faute (où grâce à toi 🙂 ) que les souvenirs me sont revenu. Sur que ce n’était pas un film destiné au publique au départ. C’était un film de famille pour un souvenir. Pour moi aussi c’est le son le plus important, j’ai l’impression de ressentir la loc.

  8. Salut Franck, joli souvenir. Sympa de l’avoir partagé.
    Le trajet Perrache-Avignon, je l’ai fait quelques fois en tant que voyageur, du temps où le TGV n’existait pas. Un des mes derniers a été avec « Le Mistral »!
    La vidéo a pointé quelques immanquables: Livron et sa bifur vers Briançon, la centrale de Cruas, le défilé de Donzère, le château de Mornas…

  9. Super Franck des machines que je contemplais de longues minutes à Paris Austerlitz

    C’est quoi ce que l’on voit à droite une écluse non un pont… tu dois le savoir maintenant

    Au sortir du défilé de Donzère nous avons le pont du Robinet puis en suivant il y a le Barrage du Canal Donzère Montdragon.

    J’y ai vécu 2 ans à Donzère

    Encore superbe merci 🙂

  10. je les ai vu rouler pantos baissés, elles m’ont emmené au lycée, je les vu sous la rotonde de Chambéry comme stagiaire à l’atelier, et puis un jour, j’ai appris comment elles fonctionnaient et comment les conduire… ouahhh !!
    Des nuits en Maurienne avec pousses et renforts, aux ME120 et autres Palatino vers Dijon en passant par les divers omnibus de la région (on disait pas TER à l’époque) que de kilomètres parcourus…
    Puis le déclin de la boutique et la grande razzia de décembre 2004 qui sonna le glas pour la série.
    Triste spectacle de voir les dernières garées à Culoz en attente du coup de grâce.
    J’aurais tellement aimé faire mon denier train avec l’une de ces belles 6500…
    Merci pour ce partage Franck.

    1. Bonjour collègue de Chambé, 🙂
      Merci pour ton témoignage.
      Je crois qu’il faut les avoir conduit pour comprendre. Qu’elle puissance ! Et le freinage rhéostatique qui assoie complètement la machine dans un bruit sourd et profond  » ROOOOOOOO ».
      A l’époque je tenais un calepin sur le quel je notais le numéro des machines que je touchais avec des remarques perso sur les problèmes éventuels . Autant dire que j’avais a cœur de les connaitre chacune et que jamais je n’aurais imaginé les voire si vite partir. Alors de là a imaginer mes numéros garé à Culoz, ça me déchire.

      1. Salut Franck,
        c’était du solide, si on savait les mener.
        Petite anecdote : Dans les années 90, la 6576, ex 21002 qui venait d’être transformée à Oullins a cartonné un engin de travaux sur le PN 80 vers Orelle entre Modane et St michel. L’engin type dumper qui travaillait sur le chantier de l’A43 roulait benne levée. Il s’est coincé dans le gabarit de protection caténaires du PN. Le train 374 TALGO est arrivé à la vitesse de 80km/h et a coupé l’engin en 2.
        Pas de blessés dans te train, le mécano lui légèrement.
        La 6576 est retourné en RA a Oullins où après quelques réparations de caisse et remplacement du nez elle a repris du service.
        A ma connaissance il n’y en avait que 2 de radiées après accident. La 6541, collision/rattrapage dans la Bresse et la 6519, déraillement dans l’Hérault.

        ps: sinon la gare de Chambé est toujours aussi moche 🙂
        Gilles

        1. Salut Gilles,
          Alors j’ai deux anecdotes.
          – Une nuit un collègue descendait à Nîmes avec un patache. Je ne sais plus l’endroit mais peut avant Nîmes il commençait à avoir des baisses de vigilance. Tu vois le genre. On se calait au fond du siège, adossé à la parois et le pied basculait tout seul sur la VA au grès des secousses… Sur un PN une voiture volé avait été abandonné. Le collègue la tape plein pot. Il sursaute et sur le coup il croyait que c’était le gros cendrier en alu qui était tombé ! Bon, ensuite il a bien fallut s’arrêter et aller voir, mais ça c’est une autre histoire. Je crois qu’il y avait eu une égratignure sur le tampon. 🙂
          – Dernièrement on a deux toutes nouvelles contrôleuse en formation pour Aurillac a … Chambéry. Figure toi qu’elles ne connaissaient même pas la rotonde après deux semaines passées là-bas ! Elles ont même trouvé la gare joli. Non mais qu’est-ce qu’ils foutent au recrutement ?!

          1. ah, j’oubliais la fameuse 6568… à Modane,
            en tête d’un train de céréales de 1600T avec UM en pousse. Réception sur voie occupée au poste A de Fourneaux. Gros BAOUM et déraillement. L’aiguilleur du poste a vu les ressorts de suspension du premier wagon monter à 50m de haut il parait. La bête indestructible s’en est sorti, mais après son passage en RA ce fut la première a recevoir la livrée béton type 7002 🙁 , livrée qui n’allait pas du tout à la série.
            Elle l’a tout de même conservé jusqu’à sa radiation.
            Je crois qu’il y a eu les 6511 et 12 qui avaient reçu cette barbouille avant qu’ils n’arrêtent le massacre.

            Pour la rotonde, elle doit pas être assez grosse… 🙂

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