Aurillac – Clermont. Le Parisien en 67400

Photo : Mise en tête du 17263 ( le Parisien retour ) Franck.

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Voilà un deuxième volet familial également en version originale.

Ici c’est un accompagnement sur ce qu’on appelait le  » train de Paris « , Aurillac – Clermont-Ferrand en rame tractée par un BB67400, manœuvre des voitures à Clermont sur la rame pour Paris. Vous avez remarqué comme on place la 6500 électrique au féminin et le 67400 thermique au masculin ? Une électrique et Un thermique. Le 67400 aurait-il des petits attributs invisibles ?

Beaucoup moins bien que le voyage en CC6500, mon père était déjà sur le déclin. D’abord fatigué par le petit repas au resto ( on partait à 9h du mat pour revenir à 19h et on avait mangé au buffet de la gare à une époque où c’était encore un buffet digne du nom ! ) il s’était un peu assoupi en route, mollement balancé par le 67400. Puis, alors qu’il voulait filmer le retour et la manœuvre à l’arrivée… plus de batterie.

Alors quel est l’intérêt de cette oeuvre cinématographique ?

Déjà mon ami Jean-Philippe voulait me voir conduire en blouse. Oui, à l’époque où je me considérais encore « mécanicien », où l’on conduisait de vrais trains qui puaient et qui fumaient, je portais la blouse.

Ensuite ça reste le dernier vrai train que la région a enterré avec l’appui du département et les encouragements de la SNCF.

Pensez ! Les voyageurs (oui, aujourd’hui il faut dire  » clients « . Bon je pensais que le client était une personne respectée, mais de nos jours une certaine élite préfère voir en nous de grosses dindes à plumer jusqu’à l’os, oubliant par là-même qu’un jour ils seront à notre place et c’est pour ça qu’aujourd’hui ils se bouffent entre eux, supportés par une poignée de lobotomisés du bulbe rachidien. Comme dirait Einstein, pour certain la moelle épinière leur suffirait) n’avaient qu’à monter dans des voitures confortables en gare d’Aurillac (un village du tiers-France, abandonné des avancées technologiques modernes non conventionnées par le capitalisme parisien et justement ils ne sont pas pressés de voir arriver les bouseux ) pour ce rendre, sans en descendre, jusqu’à Paris.

Ensuite les AGC sont arrivés et les rames corail « rémora » sont parties, avec leurs poissons pilotes 67400. On a vendu l’affaire aux « bouseux » en leur disant que ce serait beaucoup plus confortable et que la correspondance se ferra quai à quai en gare de Clermont.

Bientôt les correspondances ne sont plus faites quai à quai et les AGC ont été réduits en un suppositoire à quatre pattes dans lequel le confort des rames tractées était tombé aux oubliettes. Tout comme les correspondances en cas de retard.

La suite vous la connaissez. Comme dans un jeu de vases communicants, pendant que les trains se vidaient, que les temps de parcours se rallongeaient, que la suppression du train de retour était devenu régulière (oui, ce train est régulièrement supprimé car il y a un TER 1h00 après), sans préavis, sans substitution, les poches des seigneurs se remplissaient où du moins ne se vidaient plus inutilement pour les bougnats. Réduire les dépenses, tel est leur leitmotiv (du moins les nôtres parce qu’eux n’ont jamais été aussi riches. Indécent).

J’ai vu partir les CC6500. J’ai vu partir les wagons marchandises. J’ai vu partir les rames corail. J’ai vu partir les 67400. J’ai vu partir nos bureaux, nos formations, notre savoir-faire. J’ai vu partir mes compétences parce qu’une partie de moi est morte avec eux. Maintenant j’entends parler de trains de nuit…

28 réponses sur “Aurillac – Clermont. Le Parisien en 67400”

    1. De plus, il devait aussi s’agir d’une autre méthode de voyager loin du TGV Train à Grande Vitesse mais plus proche par-contre, comme j’entends des fois TGV Train à Grandes Vibrations. Une manière que je préfère car il ne s’agit pas que d’un moyen de déplacement, il s’agit aussi d’un moyen de découvrir les territoires d’un autre point de vue comme dans une partie des Cévènes sur la ligne de Saint-Germain des Fossés à Nîmes, à certains endroits, seul le train passe. Il s’agit aussi de véritable alternative au tout routier et à l’autocar qui engorgent souvent les grands axes routiers dont le tracé reprend parfois des lignes de desserte fine du territoire non-exploitées ou des lignes d’autocar bien fréquentées. (La ligne de Morlaix à Roscoff ou encore la gare de Loudéac en Centre Bretagne, en sont deux exemples. La ville de Loudéac dispose d’une gare reliée à Saint-Brieuc au Nord et à Pontivy et Auray au Sud, il s’agit de deux lignes constituant un axe traversant la Bretagne du Nord au Sud. La gare est désaffectée depuis 2017 son année de fermeture au traffic, aujourd’hui, il n’y a plus que des voitures et autocars reprenant en grande partie le parcours du train. Le Maire ne fait rien pour relancer la ligne car il ne semble plus croire au retour des TER mais plutôt aux navettes autonomes ferroviaire. Pour la ligne de Morlaix à Roscoff, c’est similaire, la ligne est fermée depuis 2018, rien n’est fait sauf par les association ou l’Union Démocratique Bretonne – UDB qui manifestent).

      1. Merci Raphaël,
        C’est vrai que c’est une chose auquel on ne pense pas, mais dans une voiture il n’y a pas les vibrations et les bruits des moteurs. C’est d’ailleurs pour ça que la sncf avait les choix de mettre les BM sur les motrices.
        Ceci dit, oui, c’est vraiment une autre façon de découvrir une région, dans le temps, avec les gares fleuries et autres animation, la SNCF l’avait compris. Maintenant pour découvrir une région on ouvre internet…

  1. Merci pour ce partage de vidéo Franck. Cela fait plusieurs jours que je vois qu’il y a des commentaires, mais je n’avais pas regardé.

    Je constate que tu n’avais pas oublié la blouse, effectivement je suis content de voir que tu as été un vrai « mécanicien ».

  2. Belle vidéo et ambiance campagne autant que grand express 🙂

    Je me rappelle du train du we sur bordeaux-nantes, voire vannes (quand le quimper-toulouse en liaison directe existait) avec une um de 67400. En hiver quand il fallait chauffer et éclairer les voitures on voyait les lumieres baisser et gresiller un peu pendant la mise en vitesse. Une epoque..

    1. @JB Malidin
      J’avais discuté avec un roulant autorisé sur 72000 et il me disait que sur parcours accidenté, en hiver, il devait choisir entre traction et chauffage de la rame via la ligne 1500 V. Il y a un dispositif qui donnerait, je crois la priorité à la traction, ce qui semble logique. Si nos mécanos peuvent confirmer ou infirmer… Cela fait que le fourgon chaudière (qui lui fournissait je crois de la vapeur pour le chauffage des rames à l’époque où c’était cette vapeur qui était utilisée) n’est pas une absurdité. Il n’a jamais été transformé en générateur 1500 V ? Ce qui aurait permis de s’affranchir du choix drastique entre chauffer et tractioner.

      1. En effet, mais on retombe toujours sur le problème de dimensionner tout le système de fourniture (à trimbaler 100% du temps) pour couvrir les pics de puissance (une fraction du temps).
        Comme la servitude d’un second engin generateur de puissance est toujours penible en entretien (le GROG des 72500 ?^^), une solution est d’augmenter la capacité des batteries qui se chargent lors des phases de roulage sur l’erre et restituent l’énergie quand le moteur est accaparé par la traction. Exactement comme le demonstrateur Plathee sur 63000.

        Apres ca ne m’a jamais choqué, je trouve ca rigolo. S’il avait fallu rouler sans chauffage en plein hiver pendant une nuit évidemment, ca serait différent mais là 😉

        À noter aussi que la consommation en voiture devient toujours plus importante entre la clim (surtout avec les vagues de chaleur), les bidules branchés (pc, smartphones), les éclairages et écran d’information etc… multiplié par le nombre d’écran, de prises et de voitures ca devient souvent complexe à alimenter.

        Pour les avions par exemple on a des versions speciales d’alternateurs qui pompent plus de puissance pour alimenter la cabine en écrans télés (voyageurs) ou équipements divers (militaires)

      2. Merci Yves et JB,
        Pour vous répondre globalement, effectivement un alternateur exerce forcement un effort de retenu dès lors qu’il délivre du courant. Comme le dit JB, les équipement sur les voitures font consommer quand même pas mal en plus. D’où la question que je me pose fréquemment :  » Doit-on sacrifier notre confort pour protéger la planète ?  »
        Pour en revenir au train, je suis désolé, je n’ai aucun souvenir de ce désagrément quand à choisir entre chauffage et traction…
        Sur le 67 4 ( c’est le langage du métier ) on place l’intérupteur sur marche et aussitôt le ralenti moteur augmente de quelque tours ( 1500t/mn je crois ) et le générateur fourni les 1500v à la canalisation. De plus ça permet de faire accélérer le compresseur et gonfler les rames plus vite, d’où son utilisation sur du fret lors de la mise en tête…

        Pour parler concret, ce n’a jamais été le problème de pouvoir fournir du courant au moteurs de traction. Surtout il fallait contrôler l’inverse, c’est à dire à ne pas dépasser les intensités limites. De plus, le gros soucie dès qu’on  » tapait dedans  » c’était le patinage. Donc même pour monter le Lioran 33/1000 je n’ai jamais coupé le chauffage, mais ce n’était pas en 72000.
        Par contre je me souvient que sur les autom 72500, on coupait le courant sur la rame l’hiver au démarrage des GROG, sinon les GROG calaient car, n’étant pas chauds, ils ne tenaient pas l’effort du à la charge.

        Voilà, je suis désolé mais c’est dingue comme j’ai oublié des choses que j’aimais tant….

        1. Ben alors Franck ?.. on se ramollit du bulbe ? 😅
          Comme le disent les anglais « use it or loose it ». On perd souvent les details dès qu’on ne s’en sert plus, c’est humain.

          Merci pour le retex en tout cas ! Quand tu parles de patinage, ca me fait penser à un doc sur les bb8100. Il les avaient lestées avec des plaques de fonte pour les tarer à plus de 90T et augmenter l’adhérence donc la traction. C’est pas subtil, mais ca fonctionne. On aurait pu le faire avec les 67400 (par ex pour le train de coils vers St Chély) ?

          Plus généralement, j’espère qu’on remettra des trains grandes lignes au long court pour relier à nouveau les régions. Peut être en ouigo classique. Mais la desserte actuelle c’est le tège pour le niveau national et les ter qui stoppent aux frontieres de region. Merdique si on habite le Cantal ou si on fait un Cognac-Vannes…

  3. la bb 67000 c’est beaucoup de souvenir d’enfance, à commencer par le cévenol, je regardais le paysage et la loco accoudé sur la fenêtre des voitures corail ouverte, le sifflement et le grondement, du moteur m’impressionnait, je rêvais déjà d’être à la place du conducteur…
    aujourd’hui j’ai toujours ce pincement aux cœur quand je vois et entend une bb 67400 c’est ma loco préférée .

    1. Bonsoir Jean-Michel,
      Je te comprends.
      Pour moi aussi j’ai vécu beaucoup de moments dans ces machines. J’ai fait un grand nombres d’heures de conduite avec, même si ce n’est pas ma machine de base, je l’ai beaucoup pratiquée, en UM, en RRR, en marchandise, en voyageurs.
      C’est vraiment de bonnes machines.

  4. Commentaires pour Franck
    Je pense savoir peut-être ?
    Que le féminin pour la CC6500 (on doit peut-être dire « la « locomotive électrique)
    Que le masculin pour le 67400 (On doit peut-être dire « le » Diesel)

    1. Personnellement, c’est une 63000, une 67000, une 26000, ou une 17000. Idem pour uen 050, une 231K, une 141TB, etc. C’est à dire que c’est du féminin si c’est une loc.

      En revanche c’est un X72500, un X2800, ou X2200 car c’est un autorail.

      Et du coup c’est un YoYo, un Y8000 ou un Y9000 si c’est un locotracteur.

      1. Une draisine, une boureuse.

        Une Z2 , un TER 2N, un Picasso, une Micheline,

        Une automotrice ou un automoteur.

        Moi je pense que ça dépend de leurs caractères. Ils ne sont pas sexué car ils ne se reproduisent pas, mais le fait de ne pas pouvoir vraiment les cataloguer ou de les cataloguer suivant un nom qu’on leur donne et qui correspond à un trait de leur caractère, les rends vivants.

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