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Le vendredi 27 août 2010, je pus enfin réaliser ce rêve un peu fou, vieux d’au moins dix ans, cette entreprise quelque peu dantesque à laquelle récemment j’avais dû déjà par deux fois renoncer suite à des blessures tendineuses alors que je me sentais suffisamment préparé : relier par la vieille ligne de chemin de fer aujourd’hui abandonnée la petite ville de Bort-les Orgues à celle de Neussargues en courant sur les traverses, entre les rails , les deux localités étant distantes d’ un peu plus de 71 km .
Le vendredi 27 août 2010, je pus enfin réaliser ce rêve un peu fou, vieux d’au moins dix ans, cette entreprise quelque peu dantesque à laquelle récemment j’avais dû déjà par deux fois renoncer suite à des blessures tendineuses alors que je me sentais suffisamment préparé : relier par la vieille ligne de chemin de fer aujourd’hui abandonnée la petite ville de Bort-les Orgues à celle de Neussargues en courant sur les traverses, entre les rails , les deux localités étant distantes d’ un peu plus de 71 km .
Le vendredi 27 août 2010, je pus enfin réaliser ce rêve un peu fou, vieux d’au moins dix ans, cette entreprise quelque peu dantesque à laquelle récemment j’avais dû déjà par deux fois renoncer suite à des blessures tendineuses alors que je me sentais suffisamment préparé : relier par la vieille ligne de chemin de fer aujourd’hui abandonnée la petite ville de Bort-les Orgues à celle de Neussargues en courant sur les traverses, entre les rails , les deux localités étant distantes d’ un peu plus de 71 km .
Gérard a passé 22 années de sa vie dans le PCC du métro lyonnais. Le PCC, c’est le poste de commande centralisé.
En 1991, à l’ouverture de la ligne D, Gérard est régulateur principal du trafic en conduite manuel (CM avec conducteur ), de Gorges de Loup à Grange Blanche et en 1992 la ligne passe en pilotage automatique intégral (PA ).
À cette époque, le tronçon Laënnec – Gare de Vénissieux était réservé pour les essais menés par Matra afin d’améliorer le PA.
Une fois les essais terminés, la ligne est exploitée en PA de Gare de Vénissieux à Gorges de Loup, à partir du 11/12/1992.
Le reste de la ligne, de Valmy à Gare de Vaise, était alors en cours de réalisation. Ce tronçon a été ouvert le 28/04/1997, et l’ensemble de la ligne exploitée en PA.
Caractéristiques : . Longueur : 13 km . Durée du trajet : 24 mn . Nombre de stations : 15
Trois régulateurs gèrent la ligne D :
Le premier s’occupe du trafic.
Le deuxième prend en charge l’injection et le retrait des rames, en contact avec la maintenance aux ateliers du Thioley. Il gère donc les demandes d’entretien et de révision, la récupération des rames réparées, la préparation des rames et les tests, l’injection et le retrait de trains suivant la fiche horaire journalière et également la mise à disposition des rames pour le nettoyage.
Le troisième régulateur supervise le centre de contrôle des stations (ou CCS) qui s’occupe des distributeur de tickets, des composteurs, des vidéos, des ascenseurs et des escaliers mécaniques. Il répond aux interphonies d’alarme disposées dans les stations et assure les annonces en station pour signaler les arrêts de trafic, la présence de pickpockets, etc.
Les régulateurs sont très dépendants des agents de ligne (ou AL), disposés toutes les 2 ou 3 stations, pour gérer les problèmes et les incidents.
La nuit, ils gèrent les essais, les travaux dits VT (pour voie et tunnel), et la maintenance du pilotage automatique. Toutes les lignes de métro, ainsi que la distribution d’énergie en surface et en souterrain, y compris à destination des rames de métro, sont télécommandées depuis la Part-Dieu
Un documentaire unique qui vous plongera au cœur des opérations du PCC.
Début 2013, lors d’un repas sur le chantier de la 241P9, les compagnons de l’AAATV-Midi-Pyrénées décident de faire un voyage en Allemagne. Ce voyage était d’abord destiné à voir les ateliers vapeur de Meiningen (Meiningen dampflokwerk) qui vérifient et réparent nos roues et nos essieux.
Pour joindre l’utile et l’agréable, nous l’avons fait coïncider avec un plandampf qui doit avoir lieu dans la vallée de la Werra. Puis une idée germe : « quitte à être là-bas, pourquoi ne pas visiter les secondaires encore à vapeur dans le Hartz ».
Nous étions un groupe de six partants de l’association auquel s’était greffé notre ami photographe Thierry Leleu.
C’était pour moi une première sortie ferroviaire et mes premiers films … J’étais parti seulement pour faire des photos.
Voici donc un résumé du voyage et quelques photos et les films réalisés à cette occasion.
Notre plan de route:
Départ de Toulouse le vendredi 5 avril, en avion, pour Frankfort où nous louons un minibus pour rejoindre le Hartz.
Vendredi 5 après-midi, nous visitons le chemin de fer Harzer schmalspur bahnen , chemin de fer à voie métrique dans le Lower Harz. Nous faisons une séance poursuite de la « Mallet ».
Samedi 6 : dépôt de Wernigerode direction Steinerne Renne, Drei Annen.
Merci à Patrick, alias PLGDA , YouTube : videostrains PLGDA, pour avoir conservé et nous avoir transmis ce document qui ferra oeuvre de témoignage de la destruction du Chemin de Fer français voulu par une caste capitaliste.
Franck
Texte : France 3 Occitanie
Un réalisateur fuisse apprend que la voie ferrée qu’il empruntait avec ses parents pour se rendre dans les Cévennes, a été abandonnée. Il décide de refaire le voyage, comme avant, en train, ou à pied. Un rail-movie et une enquête rondement menée sur l’état du réseau ferroviaire français.
Manuel Lobmaier, réalisateur suisse, apprend que la ligne ferroviaire qu’il empruntait enfant, pour rejoindre sa maison de vacances dans les Cévennes, a été fermée.
Il fait le pari de refaire le même voyage en empruntant uniquement les lignes de train autres que les lignes de TGV. Il part de son village natal, en Suisse et emprunte avec une facilité déconcertante une ribambelle de trains. Pas d’attente dans les gares, des correspondances à l’heure, des trains toutes les 1/2 heures. Un jeu d’enfant.
À peine passe-t-il la frontière française que son voyage se transforme en parcours du combattant : voies en travaux, trains annulés, gares fermées, prix des billets exorbitants.
Quand enfant il mettait 15h et 31 minutes pour rallier Bessèges, il lui faudra aujourd’hui 11 jours et une certaine dose d’acharnement pour arriver au terminus qu’il s’est fixé dans le Gard.
Avec lui nous découvrons non seulement la scandaleuse histoire du démantèlement ferroviaire français, politique à contre-courant des ambitions écologiques actuelles, mais aussi et surtout des paysages à couper le souffle au rythme lent et rassurant des trains de notre enfance.
Manuel Lobmaier, auteur et réalisateur du film
Chaque été, avec mes parents, mon frère et ma soeur, nous prenions le train de Suisse, pour arriver à Bessèges, la petite ville cévenole où j’ai passé le temps le plus heureux de mon enfance. Depuis, cette ligne a été fermée. Elle traversait des paysages que j’aimais tant, je me rappelle encore des odeurs de moleskine mélangée aux odeurs de la forêt…
Motivé par mon histoire familiale, animé par la curisosité et le besoin de comprendre, j’ai décidé de rejoindre uniquement par voie ferrée, les Cévennes, comme avant, et de voir les changements…
Pour le Suisse que je suis, né au fond de la Vallée de Conches et habitué à la régularité des trains helvétiques, aux géraniums rouges flamboyants de la gare de mon village, il était absolument déroutant de passer la frontière et de constater le délabrement général du réseau français.
Il est temps de rechercher un sens à cette aventure ferroviaire, comprendre avec obstination ce démantèlement. Se rapprocher des valeurs transmises par mes parents, par leur conscience écologique. Le train était pour eux le symbole d’un monde meilleur, un moyen de transport économique, collectif et écologique.
J’ai la pensée secrète que dans les failles d’un système incohérent peut renaître un monde nouveau.
Voyage à Bessèges « Des rails à la française » Un film de Manuel Lobmaier – Une coproduction Tripode Productions – PCT cinéma télévision – France Télévisions, Avec la participation de Public Sénat et de la RTS Radio Télévision Suisse
Étant donné la situation ferroviaire en France, on est en droit de se demander, ou au moins de s’interroger, sur la façon dont fonctionne le rail ailleurs dans le monde.
La région PACA a annoncé en septembre dernier qu’elle allait proposer à la signature des élus un contrat d’affermage de 10 ans, de trains régionaux auprès de l’opérateur privé, Transdev. Derrière cette annonce, se cachent de multiples considérations politiques qu’il peut être intéressant de décrypter.
M. Renaud Muselier, président LR de la région PACA, était fier d’annoncer début septembre que ce contrat en préparation avec la société Transdev, filiale de la caisse des dépôts et de Veolia, proposé à la signature puis signé depuis, allait se traduire par un doublement de la fréquence des trains sur la ligne Marseille-Nice, sans augmentation de coût pour la région et pour l’usager. Pour un montant de quelques 870 millions d’euros, on passerait de 7 aller-retours à 14 aller-retours quotidiens. Le conditionnel est de rigueur, car cet itinéraire est assez chargé en certains points du réseau, voire quasi saturé à certaines heures (ex. gare de Marseille), et il est sensible à de nombreux aléas tels qu’incendies, chutes de pierres, glissement de terrains, etc. Ces derniers ne seront pas du ressort de l’opérateur privé mais de l’entité réseau de la SNCF (INFRA) chargée de l’entretien des voies. Il faudra aussi trouver des créneaux sur l’axe principal entre Marseille et Nice. Ce doublement de fréquence mis en avant par la région PACA ne se fera donc pas sans difficultés. Je pressens, sans être grand visionnaire, quelques retards et suppressions de trains assez réguliers sur cette ligne. On verra ce qu’il en est, surtout en regard des critiques incessantes que faisait depuis des années M. Renaud Muselier à la SNCF. Cette dernière avait sans doute une part de responsabilités dans les retards existants, et dans l’exploitation de la ligne, mais comment ne pas y voir, aussi et surtout, la conséquence de choix politiques qui, depuis des années, appliquent à la société nationale (et au delà à nombre de services publics) des critères et une grille de lecture issus du monde l’entreprise à vocation lucrative.
Les grands perdants de l’histoire seront les cheminots SNCF dont certains seront automatiquement transférés vers Transdev, avec un risque élevé de perte de leur statut social. Ceci entraîne pour eux une réduction des primes, des montants de frais de repas du midi et du soir, et induisent un risque de licenciement sec en cas de réduction du trafic ou de difficulté financières de l’opérateur. Il est vrai que vu des présidences de régions, ou du monde politique en général, les aspects sociaux de l’opération ne comptent que très peu, voire pas du tout. C’est particulièrement vrai pour le monde ferroviaire : depuis 30 ans, la haine des cheminots (des nantis sans doute !) s’est en effet révélée être un marqueur constant de la plupart des politiques, relayés par bon nombre d’organes de presse…
D’autres lignes de la région resteront néanmoins du ressort de la SNCF, seul opérateur ayant postulé pour les liaisons jusqu’à Vintimille, et sur les itinéraires Les Arcs-Draguignan, Nice-Tende et Cannes-Grasse. Pour ceux qui ont la connaissance du réseau, il est évident que ces liaisons SNCF sont les moins rentables de la région PACA. L’opérateur public pourrait même essuyer des pertes sur ces secteurs. La ligne Marseille-Nice, représente, quant à elle, un peu plus de 10 % des distances kilométriques, mais presque 35 % des revenus du réseau ferré local. Elle est rentable. On vérifie donc, dans cette privatisation rampante, le bien connu motto « privatisation des bénéfices, mutualisation des pertes » ! Ceci posé, le transfert vers une société privé de l’exploitation de la ligne la plus rentable permet aux élus de la région PACA d’éviter de se ridiculiser. Ceux-ci critiquent en effet la SNCF depuis des lustres. Qu’aurait-on pensé du sérieux de ces critiques si l’exploitation de l’artère Marseille-Nice avait été de nouveau confiée à la SNCF ? Il est donc fort probable que l’attribution de l’exploitation à Transdev soit, pour la région PACA, une façon de justifier a posteriori ces critiques. On est bien loin de l’intérêt de l’usager qui pourrait se retrouver, comme cela se voit dans la région de Melun, ou de Montmorency, confronté à des fermetures totales de lignes Transdev, suite à des mouvements sociaux liés à la politique assez peu sociale menée par cette entreprise, vis à vis de ses employés. A suivre donc.
Cet article constitue une actualisation du document que j’avais rédigé voilà bientôt 20 ans sur cette section maintenant fermée de la ligne de Sceaux. Les documents présentés sont issus de scans de photos argentiques, de cartes IGN, ou de scans des références. Certaines images peuvent être agrandies en cliquant dessus.
1.2. Introduction
Si le nom ligne de Sceaux est resté dans les mémoires des Parisiens bien après qu’elle soit renommée RER ligne B, peu de ses usagers savent qu’elle courrait, au siècle dernier, jusqu’à Limours, soit plus de 15 km au delà de son actuel terminus de Saint Rémy-Lès-Chevreuse.
Les traces physiques de la ligne, qui s’appelait alors la ligne de Limours P.-O. (Paris-Orléans), sont encore visibles sur les cartes de cette région, même récentes, comme sur le terrain. Cet article n’a d’autre but que de faire revivre un moment cette ligne maintenant oubliée.
1.3. Les premières années (1840-1865)
. L’ingénieux système Arnoux
L’histoire de la ligne de Sceaux est à l’origine celle d’une idée d’un polytechnicien brillant, aux prénoms inhabituels, Jean-Claude-Républicain Arnoux. Avec d’autres ingénieurs, Arnoux avait constaté que la puissance limitée des machines de son époque conduisait à des choix de tracés de lignes aux courbes faiblement accentuées. Les premières voitures de chemin de fer possédaient en effet deux essieux parallèles et des roues solidaires. Dès lors, une courbe trop prononcée imposait un supplément de forces résistantes à l’engin moteur. De plus, les roues intérieures et extérieures tournant à la même vitesse, on constatait une usure prononcée des rails et des roues, et, dans certains cas, des ruptures d’essieux et des déraillements.
. Grandeur et décadence du système Arnoux
En 1844, Arnoux obtint la concession de ce qui allait devenir la ligne de Sceaux. Le terminus se situait alors hors Paris intra-muros, à la barrière d’Enfer, qui deviendra plus tard le site de la station « Denfert-Rochereau ». L’ancienne structure de cette gare est d’ailleurs toujours visible de nos jours, sa courbure donnant une bonne indication du faible rayon des courbes que permettait le système Arnoux. La ligne fut inaugurée en 1846, après deux ans de travaux où se succédèrent difficultés imprévues et malversations liées à la spéculation foncière (déjà !). Il est intéressant de noter qu’à l’époque, le tracé avait été retenu pour permettre l’extension ultérieure de la ligne vers la province, et la desserte de la vallée de Chevreuse. Toujours en 1846, Arnoux obtenait la concession de la ligne jusqu’à Orsay, puis Limours. Compte tenu de la richesse de la région, du tonnage de marchandises à transporter (essentiellement des pavés destinés aux rues de Paris, en provenance d’Orsay) la ligne pouvait devenir rentable. Malheureusement la crise économique de 1847, les émeutes puis la révolution de 1848 « plombèrent » l’exploitation, avant la complétion des prolongations jusqu’à Massy et Orsay. La ligne fut donc mise sous séquestre en 1849.
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Les travaux de prolongation jusqu’à Orsay permirent néanmoins l’ouverture de la ligne au trafic passager en 1854. L’augmentation du trafic voyageur qui en résulta ne permit pas d’arriver à un équilibre financier satisfaisant, et, à la fin de l’exercice, il devint évident que la compagnie ne pouvait plus subsister en l’état. Parmi les grands réseaux de l’époque, le « Paris-Orléans » (P.-O., de son vrai nom « Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans ») comprit vite l’intérêt que cette ligne pouvait présenter pour ce que l’on appellerait aujourd’hui sa stratégie industrielle. Le rachat eu lieu en 1857, et cette date signa à la fois la fin de l’entreprise d’Arnoux mais aussi, à terme, celle de son système de roulement.
. Le P.-O. prolonge encore la ligne
Un premier projet de prolongement de la ligne proposait de progresser d’Orsay vers Dourdan puis Chateaudun, Vendôme et Tours. Il s’agissait d’une disposition que le gouvernement avait imposé au P.-O. en contrepartie de l’autorisation de rachat d’une autre compagnie ferroviaire par cette entreprise. Rapidement, il apparût qu’un tel projet aurait été extrêmement coûteux, et, somme toute, peu rationnel. Il aurait fallu quitter la vallée de Chevreuse, accéder au plateau de Limours, franchir la vallée de la Prédecelle, remonter sur le plateau du Hurepoix, franchir la Rémarde, remonter sur le plateau de Dourdan et redescendre dans la vallée de l’Orge. Le P.-O. proposa donc une solution qui consistait à construire une ligne vers Chateaudun et Tours plus au sud, via Brétigny et Dourdan. Cette solution fut retenue : cette ligne constitue actuellement la branche C4 du RER jusqu’à Dourdan, se prolongeant en voie unique via la Beauce jusqu’à Voves, Chateaudun et Tours. Pour apaiser la déception des habitants de la vallée de Chevreuse, et de ceux de la région de Limours, le prolongement de la ligne d’Orsay vers ce bourg, via Saint-Rémy, fut proposé et reconnu d’utilité publique en 1862.
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1.4. L’âge d’or de la ligne d’Orsay à Limours (1865-1930)
. D’Orsay à Saint-Rémy-lès-Chevreuse
Pour le prolongement d’Orsay à Saint-Rémy, le tracé était relativement « évident ». Il consistait à suivre les courbes de niveaux en se rapprochant du fond de la vallée. Ce qui fut fait. Cependant, le terminus de la ligne de Sceaux se trouvait à l’époque non pas à la hauteur de la station actuelle Orsay-ville, mais plutôt à proximité de la halte actuelle du Guichet. Le premier obstacle au prolongement fut donc la vallée de l’Yvette que la ligne franchit sur le viaduc d’Orsay, ouvrage élégant toujours emprunté par les RER de la ligne B. Notons que cet ouvrage fut exécuté dès l’origine en prévision de l’accueil de deux voies. Une nouvelle gare fut créée à Orsay, l’ancien terminus abandonné, et la ligne prolongée jusqu’à Gif-sur-Yvette, puis Saint-Rémy et Limours. Les stations en service depuis Massy étaient donc Palaiseau, Orsay, Gif, et Saint Rémy, puis Limours. Deux haltes étaient prévues, une à Bures, l’autre à Boullay-les-Troux, pour desservir le village des Molières.
. Et de Saint-Rémy à Limours
La prolongation de Saint-Rémy à Limours avait donné lieu à différentes controverses, tel le choix du site de la gare de Limours. La position de la gare de Saint-Rémy, 25 m en contrebas de son emplacement prévu avait été renégociée pour permettre la desserte plus facile de Chevreuse, oubliée dans le tracé. La ligne obliquait en effet au sud-ouest pour quitter la vallée immédiatement après la gare de Saint-Rémy via le vallon de Saint-Paul, puis au sud dans le ravin de Nervilliers qui le prolonge en amont, tous deux étant adjacents à la vallée de Chevreuse. D’autres tracés auraient pourtant pu être proposés, en particulier celui qui aurait permis la desserte de Chevreuse, tout en remontant par le vallon de Choisel vers Herbouvilliers. Le choix retenu pour l’emplacement de la gare de Saint-Rémy (alt. 80m) eut pour conséquence de porter de 15 à 20°/oo la rampe imposée aux trains pour s’extraire de la vallée de Chevreuse…
Après s’être affranchie du relief, la ligne arrive sur la plaine du Fay, un plateau à vocation essentiellement agricole. C’est là que fut implantée la gare de Boullay-les-Troux, qui desservait aussi les Molières. Cette gare est toujours visible sur la D40. Peu après, la ligne toujours orientée sud-sud-ouest atteignait son point culminant à 176m, puis s’engageait dans la dépression du ruisseau de Prédecelle, selon un axe est-sud-est, puis est, pour gagner Limours à 156 m d’altitude. De là, des « coches » emportaient les voyageurs vers leur lieux de destination ou de villégiature. Parmi ceux-ci, la famille de l’écrivain Tolstoï et d’autres, qui allaient prendre les eaux aux thermes de Forges-les-Bains…
. Les différentes étapes de modernisation
La ligne fut ouverte sur sa totalité au trafic voyageur en 1867, le même jour que la ligne de Paris à Tours via Brétigny, Dourdan et Chateaudun. La ligne fut exploitée pendant plusieurs années avec du matériel utilisant le système Arnoux. Le développement rapide du rail en Seine-et-Oise vit rapidement grandir la gare de Massy qui prit le nom de Massy-Palaiseau, lieu ou se rejoignaient la ligne de Sceaux, la grande ceinture, et la ligne stratégique venant de Valenton. Ces deux dernières lignes utilisaient du matériel et des voies à l’écartement standard. La ligne de Sceaux apparaissait donc comme le vilain petit canard, incapable d’échanger du matériel avec les autres lignes et incapable de faire circuler le matériel des autres lignes, compte tenu de son écartement large. De plus, les principaux problèmes techniques de roulement, exposés plus haut, avaient été résolus de façon satisfaisante. Les courbes admissibles en système conventionnel présentaient des rayons de plus en plus faibles, le roulement des voitures s’améliorait, les « bogies » faisaient leur apparition, et les machines devenaient plus puissantes… Le système Arnoux était donc appelé à disparaître.
De grands travaux de re-aménagement de la ligne eurent lieu à partir de 1891, et jusqu’en 1893, avec la complexité que l’on peut imaginer puisqu’il fallut d’exploiter la ligne à l’écartement standard, ce qui imposa la cohabitation temporaire de deux systèmes de rails à écartements différents. En sus, la ligne fut prolongée au Nord de Denfert-Rochereau pour rejoindre le terminus qu’elle utilisera ensuite de longues années, à la gare du « Luxembourg » .
Au sud, le nœud ferroviaire de Massy-Palaiseau fut l’objet de réorganisations importantes dans les années 1920, en partie en raison de l’accueil prévu de la ligne de la compagnie de l’Etat, qui devait joindre Paris-Montparnasse à Chartres via Gallardon. Cette ligne desservait Villebon, Gometz, puis également Limours. A noter que cette ligne a aujourd’hui aussi disparu, sauf sur la section de Paris à Massy, puisque son tracé a été repris en grande partie par la ligne dédiée du TGV Atlantique pour « s’extirper » de l’agglomération parisienne. Il en reste d’autres vestiges intéressants. Ainsi, la nationale 188, embranchée sur l’autoroute A10 à hauteur de Palaiseau utilise la plate forme de cette ligne, reconnaissable aux ponts et passerelles caractéristiques du monde ferroviaire. La gare de Villebon-Etat a également été conservée et reste visible de la RN 188. Plus au sud, la plate forme de la ligne qui traverse en partie Gometz-la-Ville est en cours d’aménagement pour supporter la déviation du RD 988. Les fans de l’aérotrain, procédé Bertin, se rappelleront aussi avec nostalgie qu’une ligne expérimentale avait été implantée de Gometz-la-Ville à Limours. Celle-ci utilisait le tracé et les emprises foncières de la ligne de Massy à Gallardon. À Limours, le viaduc qui enjambait la gare P.-O. de Limours et permettait le franchissement de la dépression de la Prédecelle, existe encore et reste partiellement accessible, et le rail caractéristique en T inversé est resté longtemps visible dans les mauvaises herbes. Enfin, au sud de Limours, les emprises sont toujours visibles dans le paysage, vers Pecqueuse, Bonnelles, Bullion, et jusqu’à Saint-Arnoult-en-Yvelines.
Pour en revenir à la ligne P.-O., de gros travaux furent aussi nécessaires pour éliminer les passages à niveau en proche couronne. Après la première guerre mondiale, le trafic automobile, même s’il était sans rapport avec celui que nous connaissons aujourd’hui, connut un fort essor. Il apparut nécessaire, pour des raisons de sécurité et de facilité d’exploitation, de limiter les risques de collision entre véhicules automobiles et ferroviaires. Ce qui fut vrai pour bien des lignes de Paris et de la couronne fut donc aussi vrai pour la ligne de Sceaux et de Limours, comme elle s’appelait à l’époque. Ces travaux impliquèrent donc la réalisation d’ouvrages d’art, tels que ponts et tranchées, ouvertes ou fermées, qui caractérisent encore aujourd’hui le paysage ferroviaire de la région parisienne. Sur cette ligne, la création de tranchées concerna le franchissement du boulevard extérieur, avec création de la station « cité universitaire », et les environs de la station d’Antony.
Le projet de modernisation le plus remarquable reste néanmoins le projet Langevin, de la Compagnie du Métropolitain, qui dès 1929 proposait de relier dans Paris intra muros les gares des Invalides et d’Orsay, de Luxembourg et du Nord, et de Saint Lazare à Bastille… Vision extraordinairement en avance sur son époque puisqu’elle préfigurait, quasi à l’identique, le réseau du RER tel que nous le connaissons. Ce projet devait indirectement signer la disparition du tronçon de Saint-Rémy à Limours.
1.5. On ferme (1930-1967)
Après d’intenses négociations entre les compagnies et les pouvoirs publics, le projet Langevin eut pour conséquence de transférer du P.-O. à la Compagnie du Métropolitain l’exploitation de la ligne de Paris à Massy-Palaiseau, le P.-O. conservant l’exploitation jusqu’à Limours. Simultanément, il fut question d’abandonner la traction vapeur, peu compatible avec une exploitation de ligne à haute fréquence, et sur des tronçons souterrains de plus en plus longs. Le courant de traction choisi fut le 1500 V continu, alimentation par caténaire. Les travaux commencèrent en 1935 pour se terminer 1938. Les fameuses automotrices Z 23000 (dites automotrices Z) s’installèrent alors sur la ligne pour quelques 50 ans… L’électrification de la partie nord de la ligne (Paris à Massy-Palaiseau) fut achevée avant celle de la partie sud, ce qui conduisit les voyageurs à changer de train à Massy-Palaiseau dans un sens comme dans l’autre. Le tronçon au sud de cette gare continua d’être exploité par des marches vapeur presque jusqu’au début de 1939.
A cette date, la caténaire joignait la gare du Luxembourg à Saint-Rémy-Les-Chevreuse. Le tronçon au delà de Saint-Rémy, toujours en voie unique, était alors parcouru par un autorail venant de la Gare des Chantiers, à Versailles, qui se rendait en marche à vide, matins et soirs, des Chantiers à Saint-Rémy. Le coût de ces marches, et celui de l’exploitation et de l’entretien de la ligne apparurent rapidement disproportionnés en regard de la fréquentation… En Juin 1939, l’exploitation voyageurs de la ligne cessa en mode ferroviaire pour se voir transférée à la route. Les évènements de l’époque et la faible fréquentation du service de cars conduisirent à l’abandon de la desserte routière de Limours en mai 1940. À cette date, le service marchandises, encore exploité en traction vapeur au départ de Massy-Palaiseau, cessa également. Le tronçon fut alors déclassé et les éléments d’infrastructure se trouvèrent dispersés dans le tourbillon de la seconde guerre mondiale. La voie fut déférée par les forces d’occupation allemandes, dès 1941. Le ballast, lui, fut récupéré en 1944 par les forces alliées et utilisé pour la construction de l’aérodrome de Villacoublay…
Après guerre, la municipalité de Limours tenta de faire annuler la décision de déclassement de 1941. Elle obtint un succès partiel, puisque la dite décision fut bien annulée en 1948, mais aucune ligne ne fut reposée, et aucun train n’est revenu à Limours depuis…
1.6. On rouvre (2010…) ?
L’histoire de ce tronçon oublié s’arrête définitivement en 1967, date à laquelle la ligne fut de nouveau, et définitivement déclassée. D’après la RATP, il n’existe, à ce jour, aucun projet de remise en service de cette ligne au gabarit ferroviaire. Cependant, l’accroissement de la population du canton de Limours, les problèmes croissants de dessertes routières des environs, et la nécessité de réduire le transport automobile, font qu’un projet de réouverture a été présenté à la communauté de communes du Pays de Limours par le conseiller général du canton de Limours . Le projet vise à réutiliser une grande partie des emprises entre Limours et St-Rémy pour faire circuler un funiculaire. Celui-ci serait donc composé de véhicules non autonomes, tractés par câble. L’ensemble serait étant mu par une station centrale assurant le mouvement. A la date de la modification de cet article (2022), ce projet a été abandonné et il ne semble pas se dégager de possibilité de réouverture de ce tronçon oubliée de la ligne de Sceaux.
2. La ligne en cartes et en photos
2.1. Présentation générale
La ligne de Sceaux, devenue la ligne B du RER, se dirige essentiellement au sud à partir de Paris, pour s’orienter résolument à l’Ouest au-delà du nœud ferroviaire de Massy-Palaiseau. Elle s’engage alors dans la vallée creusée par l’Yvette, qui se resserre progressivement entre Palaiseau et Saint Rémy. Avant sa fermeture, cette ligne se dirigeait alors, à partir de Saint-Rémy, de nouveau vers le sud, pour quitter la vallée de Chevreuse par un vallon adjacent. Une fois sur le plateau du Hurepoix, elle s’orientait résolument vers le sud-est pour rejoindre Limours, à plus de 15 km au delà de son actuel terminus.
2.2. Le tracé de la ligne entre Saint-Rémy et Boullay-les-Troux.
Immédiatement après la gare de Saint-Rémy (1,2), la ligne se dirige au sud dans le vallon de Saint Paul, qui lui permet de quitter la vallée de Chevreuse (3 à 9). Comme indiqué dans l’historique, le tracé de la ligne à partir de Saint-Rémy avait donné lieu à différentes controverses. La position de la gare de Saint-Rémy, 25 m en contrebas de l’emplacement originel, a impliqué un dénivelé plus fort de la ligne qui s’extirpe de la vallée de Chevreuse en une rampe sévère et quasi-continue de 20o/oo. Après le vallon de Saint-Paul, la ligne pénètre dans le vallon de Nervilliers, puis dans le bois de Montabé (10,11,12), et rejoint finalement le plateau du Fay à la hauteur de la gare de Boullay-les-Troux.
La plate-forme de la ligne est aménagée en chemin de promenade accessible aux piétons et aux vélos, de Saint-Rémy à Boullay. La partie la plus difficile d’accès est longtemps restée curieusement, la partie de cette plate-forme où la voie n’a été déposée que tardivement, à proximité de Saint-Rémy. Au delà, en particulier dans le bois de Montabé, le chemin de promenade est très facilement accessible, jusqu’à la gare de Boullay.
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2.3. Le tracé entre Boullay-les-Troux et Limours
De la gare de Boullay-les-Troux, ne restent que des vestiges (15 à 17), essentiellement constitués d’un quai encore visible. Après Boullay, la ligne s’établit dans la plaine du Fay, un plateau à vocation agricole, pour atteindre son point culminant à 176m d’altitude, avant de s’orienter vers l’est-sud-est et s’engager dans la dépression du ruisseau de Prédecelle (18,19). En pente douce, la ligne regagne enfin Limours à 156 m d’altitude.
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La ligne se terminait à la gare de Limours (24 à 27), toujours visible de nos jours et utilisée comme bâtiment municipal, sous le viaduc qu’empruntait la ligne de Paris à Chartres par Gallardon . Cette autre ligne desservait Villebon, Gometz, puis également Limours. A noter que cette ligne a aujourd’hui aussi disparu, sauf sur la section de Paris à Massy, puisque son tracé a été repris en grande partie par la ligne dédiée du TGV Atlantique pour » s’extirper » de l’agglomération parisienne. Il en reste également d’autres vestiges intéressants. Ainsi, la nationale 188, embranchée sur l’autoroute A10 à hauteur de Palaiseau utilise la plate forme de cette ligne, reconnaissable aux ponts et passerelles caractéristiques du monde ferroviaire. La gare de Villebon-Etat a également été conservée et reste visible de la RN 188. Plus au sud, la plate forme de la ligne qui traverse en partie Gometz-la-Ville a été aménagée pour supporter la déviation du RD 988. Les fans de l’aérotrain Bertin se rappelleront aussi avec nostalgie qu’une ligne expérimentale avait été implantée de Gometz-la-Ville à Limours (22,23). Celle-ci utilisait le tracé et les emprises foncières de la ligne de Massy à Gallardon. A Limours, le viaduc qui enjambait la gare P.-O. de Limours et permettait le franchissement de la dépression de la Prédecelle, existe encore et reste partiellement accessible. Le rail caractéristique de l’aérotrain, en T inversé, est toujours visible sur un des rond point, mais l’emprise a maintenant été transformée en « coulée verte », sur un itinéraire qui permettra à terme de relier Paris au Mont St-Michel ! Enfin, au sud de Limours, les emprises sont toujours visibles dans le paysage, vers Pecqueuse, Bonnelles, Bullion, et jusqu’à Saint-Arnoult-en-Yvelines.
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Impossible de quitter Limours sans jeter un coup d’œil aux installations techniques annexes de la gare, le château d’eau et la remise à machines, aujourd’hui remarquablement remises en état, et utilisés par une entreprise pour son activité industrielle.
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3. Bibliographie
Source 1 : je me suis fortement inspiré de l’ouvrage remarquable de Gaston Jacobs ( » La ligne de Sceaux « , éditions » la vie du rail « ). D’autres informations proviennent de l’indispensable synthèse » Soixante ans de traction à vapeur sur les réseaux Français (1907-1967) » de Lucien-Maurice Vilain, aux éditions Dominique Vincent et Cie, qui doit figurer dans toute bibliothèque ferroviaire digne de ce nom.
Source 2 : merci à Monsieur Noël Bouvet, collectionneur de cartes postales passionné par « le pays de Limours », qui m’a permis de dupliquer nombre de documents anciens. Son site mérite plus qu’une visite !
4. Remerciements
Je remercie la Municipalité de Limours, en particulier Monsieur Hugonet, maire de Limours, Madame Jacquet et Monsieur Humeau pour les accès qu’ils m’ont donnés aux bâtiments et documents en leur possession. Je n’oublie pas non plus Monsieur Didier Chaplais, de la société SAEG International à Limours, qui a rénové la remise des machines de Limours et le château d’eau attenant, et qui m’a aimablement donné libre accès à ses installations.
Merci aux lecteurs de mon blog d’époque, qui m’ont signalé des imprécisions ou confirmé des informations : Messieurs D. Chayvialle, M. Jurkievicz, E. de Beaurepaire, et J. Frèrebeau, entre autres…
La saison creuse est le moment pour les gars du Gentiane Express de nettoyer et entretenir la voie et ses abords. Antoine est particulièrement à l’aise avec ses machines.
Après avoir réussi l’examen de conducteur à la SNCF il commence sa formation X2800 au Gentiane. Toute une histoire !